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Ce mois dans l’histoire du travail
6 décembre 1921 – Les premiers députés fédéraux soutenus par le mouvement ouvrier sont élus au Parlement
Nous entendons souvent que les syndicats ne devraient pas s’impliquer en politique. Ce que cela veut réellement dire c’est que les « travailleuses et travailleurs » ne devraient pas s’impliquer dans la vie politique de leurs collectivités. Laisser le pouvoir « aux meilleurs » serait la façon de voir le monde comme à l’époque victorienne. À chaque étape de notre histoire, un changement a été possible uniquement lorsque les citoyennes et citoyens ont pu se défendre en se servant de leur voix et de leur vote pour améliorer notre société.
La première élection fédérale suivant la Première Guerre mondiale a eu lieu en décembre 1921. Le mouvement ouvrier, les agriculteurs et le mouvement des femmes, connu sous le nom de « suffragettes », avaient connu des années difficiles et subi une défaite majeure lors de la grève générale de Winnipeg en 1919 aux mains des entreprises et du gouvernement. Il était maintenant venu le temps pour eux d’utiliser le vote pour assurer un changement social.
Après des années de campagnes, de lobbyisme et de manifestations, cette élection était la première au cours de laquelle on permettait à une majorité de femmes canadiennes de voter grâce à des modifications à la Loi électorale. Cinq femmes se sont portées candidates en tant que députées fédérales. Agnes Macphail, candidate du Parti progressiste, a été élue première femme députée fédérale au Canada. Quelques défenseurs des droits des travailleuses et travailleurs de l’Ouest canadien se sont également portés candidats. James Shaver Woodsworth, un pasteur méthodiste et un dirigeant de la grève générale de Winnipeg, a été élu. À Calgary, deux candidats du Dominion Labour Party ayant le soutien du mouvement ouvrier, ont été élus, soit William Irvine, un pasteur de l’Église unie, et Joseph Shaw, un avocat. L’élection de ces quatre personnes signifiait que les travailleuses et travailleurs avaient une voix au Parlement. Ils ont demandé des pensions et des soins de santé universels, ainsi que d’autres formes de justice sociale.
Lorsque, en 1924, l’élection a entraîné un gouvernement minoritaire dirigé par le premier ministre libéral Mackenzie King, les députés fédéraux ayant le soutien du mouvement ouvrier détenaient la balance du pouvoir. Pour obtenir leur soutien, Monsieur Woodsworth a dit à Monsieur King que le prix du soutien politique du mouvement ouvrier était une demande que le gouvernement dépose une loi sur les pensions de vieillesse. Les chèques de la Sécurité de la vieillesse que les travailleuses et travailleurs reçoivent maintenant à 65 ans sont la conséquence directe de l’implication politique des travailleuses et travailleurs dans les années 1920. Après l’élection de 1924, les députés fédéraux ayant le soutien du mouvement ouvrier ont travaillé avec les députés fédéraux ayant le soutien des Cultivateurs unis au sein de ce qui a par la suite été connu sous le nom de « Ginger Group » (Les irréductibles) du Parlement. Par leur entremise, les travailleuses et travailleurs avaient une voix forte au Parlement du pays.
Les politiciennes et politiciens élus ayant le soutien du mouvement ouvrier, actifs depuis les années 1920 jusqu’à aujourd’hui, se sont concentrés sur la défense de la justice sociale, les soins de santé, l’égalité pour les femmes et les droits des personnes défavorisées. Oui, les syndicats doivent s’impliquer dans la politique, c’est une façon de plus d’obtenir des avantages et des droits au-delà de ce que prévoient les conventions collectives.
