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Ce mois dans l’histoire du travail

Le 28 avril, Jour de deuil national

Le 28 avril, les travailleur(-euse)s de plus de 80 pays se recueilleront à l’occasion d’une journée de deuil pour les personnes tuées ou blessées sur leur lieu de travail. L’histoire du choix de cette date est ancrée dans l’histoire du Canada et du SCFP.

En 1983, le directeur national de la santé et de la sécurité au travail du SCFP, Colin Lambert, a proposé au Comité national de santé et de sécurité d’instaurer une journée pour rendre hommage aux personnes tuées ou blessées au travail. L’idée a été rapidement approuvée par le Comité. Mais quelle date retenir? M. Lambert évoque le 28 avril 1915, date à laquelle le Canada a adopté sa première loi sur l’indemnisation des accidents du travail en Ontario.

En l’absence d’un système d’indemnisation des accidents du travail, les travailleur(-euse)s tué(e)s ou blessé(e)s au travail devaient poursuivre leur employeur(-euse). Pour ce faire, ces personnes devaient engager un(e) avocat(e) alors qu’elles ne disposaient d’aucun revenu. Il était beaucoup plus probable que leurs collègues de travail fassent une collecte pour les aider à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.  Les premiers syndicats prenaient en charge les frais d’obsèques, mais les familles sans revenu se retrouvaient sans ressources.

Les syndicats réclamaient depuis longtemps un système qui éviterait aux travailleur(-euse)s de perdre leur revenu à la suite d’un accident du travail. En 1910, une Commission royale de l’Ontario a recommandé que soit mis en place un système d’indemnisation sans égard à la faute dans lequel les travailleur(-euse)s renonçaient à leur droit d’intenter une action en justice en échange d’une protection garantie contre la perte de revenus, quelle que soit la faute commise, et que ce système soit financé par tou(te)s les employeur(-euse)s. Le 28 avril 1915, la loi est entrée en vigueur. Une fois adoptée, l’idée s’est rapidement répandue dans d’autres provinces.

Dans un contexte où de plus en plus de syndicats soutenaient l’idée d’un jour de deuil, les travailleur(-euse)s commençaient à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils reconnaissent le 28 avril. En 1991, la Chambre des communes a adopté un projet de loi d’initiative parlementaire désignant cette date comme le « Jour de deuil pour les personnes tuées ou blessées sur leur lieu de travail ». Le SCFP a porté l’idée devant les instances internationales du travail, et l’idée née au sein d’un Comité du SCFP a abouti à la création d’un Jour international de deuil et de commémoration.

Liens Web :

https://www.cchst.ca/events/mourning

https://www.ilo.org/moscow/areas-of-work/occupational-safety-and-health/WCMS_305902/lang–en/index.htm

 

Notes sur les sources à l’intention du CSHO :
Journal Le Leader, SCFP, avril 1987, p. 8.

https://scfp.ca/le-scfp-lorigine-du-jour-de-deuil-national-du-canada