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Ce mois dans l’histoire du travail

La lutte pour une loi visant à protéger les congés de maternité

En novembre 1921, la Colombie-Britannique a adopté la première loi au sujet du congé de maternité au Canada. Les femmes ont pu prendre six semaines de congé avant et après avoir accouché. C’était un congé sans solde, mais aucun autre territoire ou province au Canada offrait une protection des congés de maternité. Sans loi, une femme enceinte devait souvent démissionner de son travail.

Si les gouvernements allaient être lents à agir, les syndicats de travailleuses et de travailleurs devaient le faire. En 1964, un congé de maternité de six mois sans perte d’ancienneté a été négocié par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) au Centre de santé du Nouveau-Brunswick. En 1968, le SCFP a fait une présentation devant la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme pour demander l’égalité des femmes, des services de garde, un congé de maternité et la protection des emplois.

En 1970, les membres du SCFP de la Bibliothèque de London ont été en grève pendant deux semaines. L’entente prévoyait un congé de maternité. En 1974, l’Association of University and College Employees (AUCE) a obtenu un congé de maternité entièrement payé pour ses membres dans le cadre de sa première convention collective avec l’Université de la Colombie-Britannique. C’était une percée et un signe précurseur. En 1979, le mouvement syndical du Québec a réuni des syndicats des secteurs de la fonction publique, de l’éducation et des soins de santé pour négocier avec succès un congé de maternité de 20 semaines entièrement payé, un congé d’adoption de dix semaines et un congé de paternité de cinq jours.

En 1981, une grève nationale des travailleuses et travailleurs des postes a mis le congé de maternité à l’avant-plan à la table de négociation. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) et d’autres syndicats ont rapidement demandé des prestations de maternité bonifiées pour leurs membres. L’année suivante, les commis du gouvernement fédéral, membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), et les travailleuses et travailleurs de la compagnie de téléphone Bell, membres du Syndicat des travailleurs en communication du Canada, ont négocié un congé de maternité payé. Les travailleuses et travailleurs étaient prêts à débrayer et les employeurs ont compris le message.

Ce n’est pas uniquement à la table de négociation qu’on obtenait un congé, les syndicats ont continué d’exercer des pressions sur les gouvernements pour qu’ils apportent des changements. Un congé d’adoption, un congé de paternité et un congé parental – que l’un ou l’autre des parents peut prendre – étaient couramment négociés et des lois étaient changées. Les syndicats ont exercé des pressions sur les gouvernements dans le cadre de notre objectif visant à protéger chaque travailleuse et travailleur, pas seulement nos membres. Grâce à nos efforts, le gouvernement fédéral a continuellement amélioré les prestations de maternité et parentale offertes par l’entremise du régime d’assurance-emploi. Les employeurs ne peuvent plus faire de discrimination en raison du sexe ou de la grossesse. Il est important de se rappeler que ces prestations et ces changements à la loi n’ont pas été octroyés, les membres syndiqués qui nous ont précédés ont dû lutter avec acharnement pour les obtenir.

https://workershistorymuseum.ca/family-leave/

https://workershistorymuseum.ca/fr/conge-pour-obligations-familiales/

https://www.canada.ca/en/services/benefits/ei/ei-maternity-parental.html

https://www.canada.ca/fr/services/prestations/ae/assurance-emploi-maternite-parentales.html

Fête du Travail le 30 août 1894, Winnipeg Tribune
Fête du Travail à Toronto le long de la rue Queen, près de l’avenue Claremont, en 1905 (Crédit photo : Bibliothèque publique de Toronto)