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Ce mois dans l’histoire du travail
2 novembre 1908 – Fondation du Fisherman’s Protective Union de Terre-Neuve
De nos jours, de nombreux travailleurs et travailleuses ont de la difficulté à se syndiquer parce qu’ils sont trop souvent catalogués comme étant des entrepreneurs indépendants comme ceux qui travaillent dans la livraison de nourriture et le covoiturage. Leurs employeurs ne veulent pas que ces travailleurs et travailleuses jouissent des avantages que peut fournir un syndicat. C’était le cas avec les pêcheurs de Terre-Neuve qui exploitaient leurs propres bateaux et vendaient ensuite leurs prises aux marchands de St. John’s qui, à leur tour, vendaient de l’équipement et des biens aux travailleurs et travailleuses afin qu’ils puissent amorcer la saison de la pêche après avoir fait des achats.
Les choses ont changé en 1908 avec la fondation du « Fishermen’s Protective Union » (FPU). Le but de ce syndicat était d’offrir aux pêcheurs et à leurs familles une plus grande part de la richesse engendrée par leur labeur. Le FPU a été la première tentative de syndiquer les pêcheurs en tant que mouvement politique faisant ressortir les différences entre les classes sociales. Avec son cri de ralliement, « donner à chacun son dû », le FPU souhaitait obtenir des réformes au sein de la société terre-neuvienne et l’équité dans la distribution de la richesse dans l’industrie de la pêche.
Le syndicat a tenté d’offrir aux travailleurs et travailleuses et à leurs familles une plus grande part de la richesse engendrée par leur labeur. Il avait son propre journal syndical qui donnait de l’information aux membres au sujet des activités du syndicat et des nouvelles qui permettraient aux membres de négocier avec les marchands en position de force. Le syndicat a reconnu que les travailleurs et travailleuses devaient avoir un pouvoir politique pour apporter des changements. Il a présenté des candidates et candidats aux élections à l’Assemblée législative et promu des politiques de justice sociale en exerçant des pressions sur le gouvernement. En 1916, il a même construit la seule municipalité administrée par un syndicat en Amérique du Nord, soit « Port Union ».
À son apogée, le FPU comptait plus de 21 000 membres répartis dans 206 conseils partout sur l’île. Il représentait une majorité des pêcheurs de Terre-Neuve. Pour mettre fin au contrôle par les riches marchands, il a fondé la « Fishermen’s Union Trading Company » qui vendait des biens à ses membres et achetait du poisson sans exploiter les travailleuses et travailleurs comme ils l’avaient été dans le passé.
Il a constamment travaillé pour un changement radical aux politiques dans l’industrie de la pêche, à la politique sociale et à la gouvernance de la colonie qui était contrôlée par les riches vivant à Saint John’s. Ses politiques étaient la commercialisation collective et la réglementation de l’industrie, les pensions de vieillesse, l’enseignement gratuit, un salaire minimum et des réformes démocratiques. En 1913, il a fait élire huit membres à l’Assemblée législative.
En 1930, le FPU avait commencé à s’éteindre en tant que force politique. Il a poursuivi ses activités en tant qu’organisation de service pour ses membres, gérant des entreprises et effectuant des activités au nom des pêcheurs et des bûcherons jusqu’en 1977, lorsque ses derniers magasins ont été vendus. En 1945, d’autres syndicats avaient pris le relai du FPU, soit le United Fishermen’s Federal Union et le Fish, Cannery, Reduction Plant and Allied Workers’ Union. Ils se sont unis pour former le « United Fishermen’s Union », maintenant Unifor.
Il n’en tient qu’au mouvement syndical de soutenir les travailleuses et travailleurs actuels à qui on refuse des droits syndicaux comme l’a fait le FPU. Bien que le FPU ait existé seulement 20 ans, il a fait de Terre-Neuve un meilleur endroit où vivre en améliorant la vie des familles de travailleuses et travailleurs. Le syndicat a été la fondation des syndicats et des conseils du travail de la province, ainsi que de la Newfoundland and Labrador Federation of Labour (Fédération du travail de Terre-Neuve et du Labrador) que nous connaissons maintenant.
