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Ce mois dans l’histoire du travail
27 juillet 1918 – Assassinat de Ginger Goodwin, chef syndical de la Colombie-Britannique
Ginger Goodwin a commencé à travailler à l’âge de 15 ans à la mine de charbon de Cadeby dans le Yorkshire (Angleterre). À 19 ans, il a émigré à Glace Bay (Nouvelle-Écosse), où il a travaillé à la mine no 2 de la Dominion Coal Company Limited à Dominion. Alors qu’il y travaillait, il a participé à la grève de 1909-1910, qui fut un effort vain ultime de la part des Mineurs unis d’Amérique (United Mine Workers of America [UMWA]) d’obtenir la reconnaissance syndicale pour les mineurs.
Après la grève, il a déménagé en Colombie-Britannique où il a continué de chercher du travail. À Cumberland, sur l’île de Vancouver, il a trouvé du travail comme muletier et mineur auprès de l’entreprise antisyndicale Canadian Collieries (Dunsmuir) Limited. En 1912-1914, il a participé à une autre grève vaine de l’UMWA pour obtenir la reconnaissance syndicale. Incapable de trouver un emploi après la grève, il a travaillé sur les travaux routiers de secours.
Au début de 1916, Monsieur Goodwin est déménagé à Trail où il a travaillé pendant quelques mois en tant que fondeur pour la Consolidated Mining and Smelting Company of Canada Limited. Le 18 décembre, il a été élu secrétaire à temps plein du Trail Mill and Smelter Men’s Union, une section locale de l’Union internationale des travailleurs de mines, bocards et fonderies. L’année suivante, il a été élu vice-président de la Fédération du travail de la Colombie-Britannique, président du District 6 de l’Union internationale des travailleurs de mines, bocards et fonderies et président du Conseil des métiers et du travail de Trail. Son syndicat l’a proposé comme sous-ministre au ministère du Travail nouvellement créé, avec le soutien des conseils des métiers et du travail de Victoria et de Vancouver, mais il n’a pas été retenu.
Il s’est opposé ouvertement à la guerre de 1914-1918 en étant convaincu que les travailleurs ne devraient pas s’entretuer. Cela a attiré sur lui l’attention du gouvernement et des autorités militaires. Malgré des problèmes pulmonaires, causés par son travail dans les mines, son statut militaire ‘d’inapte’ a été changé pour ‘apte au service au sein d’une unité de combat outre-mer’. Ce changement a découlé du fait qu’il a dirigé une grève pour la journée de travail de huit heures dans une fonderie de Trail.
Avec l’aide des citoyens de Cumberland, il se cache mais est retrouvé le 27 juillet 1918 et abattu par un agent de police privé à l’emploi du service de police de Dominion (précurseur de la GRC). Il a été tué quatre jours après que l’amnistie ait été décrétée à l’égard des conscrits réfractaires. Les funérailles de M. Goodwin ont eu lieu le 2 août, à Cumberland, et son cortège funèbre s’est étendu sur plus d’un kilomètre alors que son cercueil a été promené partout dans la ville. Le même jour, à Vancouver, les travailleuses et travailleurs ont tenu la première grève générale de la Colombie-Britannique.
En raison de la grève menée par M. Goodwin à Trail, le gouvernement provincial a décrété la journée de travail de huit heures pour tous les fondeurs en date du 31 mars 1919.
L’histoire continue d’être importante et, souvent, l’histoire des luttes des travailleuses et travailleurs est étouffée. En 1996, le gouvernement de la Colombie-Britannique a dédié une partie de l’Autoroute 19 près de Cumberland à Ginger Goodwin « qui a été une des figures de proue les plus importantes de notre histoire syndicale ». En 2001, le gouvernement libéral nouvellement élu a retiré le nom « Ginger Goodwin Way » de la route qui longe le cimetière où il repose dans l’espoir de l’éliminer de la mémoire des gens. En 2018, le mouvement syndical de la Colombie-Britannique a fait en sorte que le gouvernement néodémocrate restaure le nom. Chaque année, les citoyennes et citoyens de Cumberland tiennent une cérémonie où il repose afin de lui rendre hommage et de souligner ce pour quoi il a lutté.
