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janvier 9, 2024
Selon un nouveau sondage, 85 % des travailleur(-euse)s des hôpitaux d’Ottawa ne font pas confiance au plan du gouvernement Ford pour le secteur de la santé et 48 % envisagent de quitter le secteur

OTTAWA – Un nouveau sondage effectué auprès du personnel des hôpitaux de la vallée de l’Outaouais brosse le sombre portrait d’une main-d’œuvre épuisée et démoralisée. En effet, près de la moitié des travailleur(-euse)s envisagent de quitter le secteur et la vaste majorité ne croit pas que le gouvernement améliorera les soins de santé au cours de l’année à venir.

L’entreprise de sondage Nanos Research a interrogé plus de 750 travailleur(-euse)s d’hôpitaux représenté(e)s par le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP (CSHO du SCFP) dans l’ensemble de la province, y compris des infirmier(-ière)s auxiliaires autorisé(e)s, des préposé(e)s aux services de soutien à la personne, des aides-ménager(-ère)s et des membres du personnel de bureau travaillant à Ottawa. Le CSHO du SCFP représente environ 50 000 membres du personnel hospitalier à l’échelle de la province.

Sharon Richer, secrétaire-trésorière du CSHO du SCFP, a déclaré que le secteur continue de perdre du personnel formé et expérimenté en raison des mauvaises conditions de travail et de l’épuisement professionnel, dans un contexte de mauvaise gestion du système par le gouvernement Ford.

« Les résultats sont pour le moins alarmants : comment allons-nous opérer nos hôpitaux sans personnel? Il est choquant de constater que le gouvernement n’a pas de plan de maintien en poste alors que le manque de personnel contribue à un nombre record de fermetures d’urgences et de services hospitaliers », affirme Mme Richer. « L’ensemble du système dépend des travailleur(-euse)s, mais leurs besoins continuent d’être négligés. »

Le sondage a révélé les conséquences sur la santé mentale du travail dans les hôpitaux de la vallée de l’Outaouais : 72 % des travailleur(-euse)s sondé(e)s ont déclaré avoir un niveau de stress élevé, 54 % ont dit appréhender d’aller au travail et 48 % ont indiqué souffrir de problèmes de sommeil. De plus, 43 % se sont déclaré(e)s insatisfait(e)s de leur rémunération.

« Les travailleur(-euse)s sont stressé(e)s parce que leurs patient(e)s souffrent, parce que faire des heures supplémentaires et sauter des pauses ne suffit pas et parce qu’ils (elles) constatent que le gouvernement ne s’intéresse pas à la question de leurs conditions de travail ou de l’offre d’une compensation équitable. Par conséquent, ils (elles) finissent tout simplement par partir parce qu’ils (elles) ne font plus confiance au système », a déclaré Mme Richer.

Dave Verch, premier vice-président du CSHO du SCFP, a déclaré que le gouvernement doit investir 1,25 milliard de dollars supplémentaires par an (inflation non incluse) au cours des quatre prochaines années afin d’améliorer les niveaux de dotation en personnel et d’accroître la capacité, ce qui aidera les hôpitaux à répondre à la demande croissante due à l’augmentation et au vieillissement de la population.

La demande du syndicat d’améliorer les niveaux de dotation en personnel comprend une proposition de ratios personnel-patient(e)s dans les hôpitaux de l’Ontario comme mesure clé pour améliorer les conditions de travail.

M. Verch a souligné que des recherches menées en Californie – État ayant a mis en place des ratios de personnel il y a une vingtaine d’années – indiquent une plus grande satisfaction des travailleur(-euse)s, qui bénéficient d’une charge de travail plus raisonnable, ainsi qu’une amélioration des soins aux patient(e)s, y compris une baisse des taux de mortalité. En 2023, la Colombie-Britannique est devenue la première province canadienne à mettre en place des ratios infirmier(-ière)s-patient(e)s.

« Les ratios de personnel auraient une incidence énorme en établissant une norme minimale de soins », a déclaré M. Verch, s’appuyant sur ses 30 années d’expérience en tant qu’infirmier auxiliaire. « Alors que la confiance des travailleur(-euse)s envers le système s’érode, cette mesure offrirait une lueur d’espoir quant à la volonté du gouvernement de résoudre la crise. »

Toutefois, le gouvernement doit aussi prendre des mesures complémentaires, a-t-il déclaré, appelant à une rémunération équitable et à davantage d’emplois à temps plein dans le cadre d’une stratégie élargie en matière de ressources humaines.

Points saillants du sondage effectué auprès des travailleur(-euse)s des hôpitaux de la vallée de l’Outaouais

  • 85 % des travailleur(-euse)s n’ont pas confiance (80 %) ou ont plus ou moins confiance (5 %) en la capacité du gouvernement à améliorer le système de santé au cours de la prochaine année.
  • 66 % affirment que le personnel en place n’est pas suffisant pour dispenser des soins de haute qualité aux patient(e)s.
  • 48 % envisagent ou envisagent peut-être de quitter le secteur au cours de la prochaine année.
  • 43 % des travailleur(-euse)s se disent mécontent(e)s de leur rémunération.
  • En raison de leurs conditions de travail, 72 % ont un niveau de stress élevé, 54 % appréhendent d’aller travailler et 48 % disent souffrir de problèmes de sommeil.

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Service des communications du SCFP

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